
Triple rinçage ou Neutrapfas
MYTHE ou Réalité ?
Les PFAS dans les mousses AFFF :
Comportement physico-chimique et enjeux de décontamination.
Les mousses à film aqueux (AFFF), largement utilisées pour l’extinction rapide des incendies de liquides inflammables (carburants, solvants, huiles), contiennent typiquement jusqu’à 6 % de substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS). Ces composés fluorés, persistants et bioaccumulables, confèrent aux mousses leur efficacité caractéristique par la formation de films barrières empêchant la ré-inflammation.
Face aux risques environnementaux et sanitaires associés aux PFAS, les autorités réglementaires, tant étatiques que fédérales, ont progressivement mis en place des limites strictes de concentration admissible dans l’eau, les sols et l’air. En conséquence, la communauté des services d’incendie est engagée dans un processus de retrait massif des AFFF, avec remplacement progressif par des mousses sans fluor (FFF, Fluorine-Free Foams), dans les systèmes fixes (sprinklers, réseaux hydrauliques) comme dans les équipements mobiles (camions, véhicules SSLIA).
Ce processus de transition ne se limite pas à la vidange des AFFF des systèmes existants. Il exige également une décontamination rigoureuse des surfaces internes humides, où les PFAS ont été adsorbés, piégés ou intégrés sous forme de film résiduel.
Contrairement aux idées reçues, les PFAS ne se dissolvent pas facilement dans l’eau et forment des revêtements hydrophobes et lipophobes extrêmement tenaces, souvent fixés par liaison physique ou chimique aux matériaux (métal, caoutchouc, plastiques techniques).
La figure 1 ci-dessous
montre les concentrations de PFAS trouvées après le rinçage à l'eau et au NeutraPFAS.
Des études indépendantes (Lang et al., 2022) ont démontré que les méthodes conventionnelles de rinçage, même à l’eau chaude, laissent en place des quantités significatives de PFAS dans les réseaux.
Ce phénomène de recontamination différée ou effet de rebond est fréquemment observé lors de prélèvements réalisés plusieurs semaines après un nettoyage initial apparemment concluant.
Exemple de résidu AFFF à l'intérieur d'un réservoir de mousse AFFF.
après le drainage initial de l'AFFF.
Le résidu est difficile à enlever en utilisant de l'eau seule.
Les résultats actuels de la recherche et les retours d'expérience de terrain convergent.
L’eau seule est insuffisante pour éliminer les PFAS à des niveaux compatibles avec les seuils réglementaires. Seuls les procédés intégrant une solution à base d’un acide faible ou d’un agent chélatant spécifique permettent une désorption effective des PFAS fixés aux parois, en particulier pour les composés à chaînes longues (ex. PFOS, PFOA).
C’est sur cette base que le procédé NeutraPFAS a été développé, optimisé pour assurer une extraction profonde et durable des PFAS des systèmes d’extinction, réduisant significativement les risques de relargage ultérieur dans l’environnement.



